mardi

Cruel iGoogle

L'avantage d'iGoogle, c'est de pouvoir personnaliser sa page d'accueil avec une multitude de flux RSS. On peut ainsi accéder en un coup d'oeil à l'info qui nous intéresse vraiment. Le désavantage, c'est que l'agrégateur de contenu met aussi en évidence les incohérences entre les différentes sources d'info. L'exemple du jour : l'annonce de la séparation du groupe Noir Désir faite par Denis Barthe. Selon Le Soir, celui-ci était le batteur du groupe. Selon Libé, il en était le bassiste. Grâce à iGoogle, ces deux infos contradictoires se retrouvent sur la même page. Après vérification, Denis Barthe est bien le batteur de Noir Désir. Un point pour Le Soir...



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lundi

Le dictionnaire du mot manquant

Le site de l'excellent magazine Books propose désormais un blog pour le moins original : le blog du mot manquant. Le principe : collecter un maximum de mots insolites pour constituer pas à pas un dictionnaire des mots qui n'existent pas en français... mais bien dans d'autres langues. L'idée est inspirée directement de Daniel Pennac. Il ne reste plus qu'à vous creuser les méninges et faire preuve d'un peu de créativité.

Et si vous ne connaissez pas encore le magazine Books, je ne saurais que trop vous le conseiller.

Les liens :
Booksmag.fr
Le blog du mot manquant

Détruire ou réformer le système bancaire ?

On le sait tous : la course au profit facile menée par l’ensemble du système bancaire a précipité l’économie mondiale dans une grave crise. A lire les prévisions des analystes les plus critiques, on peut dire qu’on n’est pas encore sorti de l’impasse. Si tout le monde semble d’accord pour dire que, sans changements radicaux, les banques repartent droit dans le mur, les avis sur les méthodes à adopter divergent. Les questions de ratios de fonds propres, d’une éventuelle taxe sur les transactions boursières ou d’un rôle accru des autorités publiques dans le contrôle des établissements financiers restent malheureusement souvent trop techniques pour le citoyen lambda.

D’où cette question qui revient sans cesse sur le net : quelle est notre marge de manœuvre, à nous, citoyens et « petits clients » des banques, pour peser sur la forme que prendra le futur paysage bancaire ?

Première piste, la plus radicale : détruire le système de l’intérieur. 

Une idée qui fait son chemin sur la toile, sorte de vieille utopie inspirée de la scène finale de Fight Club. Faisons péter le système dans son ensemble et reconstruisons sur ses cendres un nouveau paysage bancaire assaini, vierge de toute course effrénée au profit. Des banques citoyennes, qui utilisent l’offre d’épargne pour répondre à la demande de crédit. Rien de plus. L’essence-même d’une banque.

C’est l’idée du site Bankrun2010 qui propose que nous, petits épargnants, allions retirer nos économies de nos livrets tous ensemble le 7 décembre prochain. Le concept s’inspire largement de la vidéo d’Eric Cantona qui a fait le tour de la toile : la révolution de l’épargnant. Le site est largement documenté et explique in extenso les dérives d’un système bancaire qui s’est pris les pieds dans le tapis.


L’idée a de quoi plaire mais se heurte tout de même à plusieurs objections.

1. Qu’on le veuille ou non, le secteur bancaire reste un solide pourvoyeur d’emplois en Belgique. Mettre l’ensemble du système ko en vidant les comptes, c’est provoquer inévitablement la faillite de plusieurs établissements financiers qui représentent, en Belgique, environ 63.000 emplois directs. Si les banques tombent, ce sont les Etats qu’elles entraîneront dans leur chute.

2. Même si elles s’en sont largement écartées ces dernières années, les banques restent un élément central d’une économie viable, de par leur rôle qui consiste à fournir des crédits, pas seulement aux multinationales, mais également aux PME. En détruisant les banques, on coupe l’accès au crédit à des milliers d’entrepreneurs qui se retrouvent à leur tour sur la paille.

3. Les petits épargnants ne pèsent pas si lourd que ça. Ce sont évidemment les gros investisseurs qui pourraient blesser le système en conditionnant leurs placements à de nouvelles mesures d’éthique (nous y reviendrons). Mais le problème, c’est que ce sont ces mêmes investisseurs qui profitent du système actuel : dividendes plantureux, croissance à deux chiffres, etc.

Bref, la révolution par les banques, je veux bien y croire, mais je reste sceptique.

Seconde piste, plus responsable : réformer le système bancaire.

L’une des forces du web, c’est le partage d’une information à laquelle nous n’avions jusque là pas accès. Et si, en tant qu’épargnant, nous pouvions forcer les banques à mieux se comporter ? Comment ? En comparant les politiques d’investissement des différents établissements et en optant, arguments à l’appui, pour ceux qui font preuve d’une réelle volonté d’aller de l’avant en matière de gestion responsable.

Cette démarche, qui demande un vrai travail intellectuel de la part du consommateur, peut être facilitée par une multitude d’outils désormais à votre disposition sur le net… mais qui ne font pas encore grand bruit.

Quelques exemples :

Le site de l’asbl Netwerk Vlaanderen propose une quantité impressionnante d’informations sur les agissements des banques en Belgique et propose régulièrement des pétitions en ligne pour demander à votre banque de mettre un peu plus d’éthique dans ses actions. Mieux, le site propose une analyse très approfondie des banques belges qui disposent chacune de leur fiche détaillée, avec un focus sur leurs investissements dans le secteur de l’armement. Cerise sur le gâteau : un classement régulièrement mis à jour des « risques d’investissements nuisibles ».

Plus ciblé encore, le site banksecrets.eu propose aux visiteurs de découvrir les activités controversées des principaux acteurs du secteur bancaire européen, à l’aide d’une carte interactive. Le site permet ensuite d’envoyer une carte électronique à sa banque pour lui demander de mettre fin à ses activités les moins éthiques, sans quoi le client menace de fermer son compte.

Autre initiative originale, mais uniquement disponible pour la France, le site EpargneClimat permet de mesurer l’empreinte carbone de votre argent en fonction de la banque à laquelle vous avez confié votre épargne. En fonction de vos produits (comptes d’épargne, sicav, etc.), le simulateur vous propose ensuite des pistes simples pour réduire l’impact environnemental de votre épargne.

Conclusion

On n’y est pas encore, mais les outils qui permettent de responsabiliser son « épargne » commencent à se développer sur le net. Libre à chacun de les utiliser à bon escient et de faire son shopping bancaire en fonction de nouveaux critères éthiques. Sans doute une piste qui obligera les banques à écouter plus attentivement les exigences de leurs clients. 

Les liens :

mardi

Chewing gums : le packaging intelligent

Comment rendre un chewing-gum attractif ? Comment se démarquer encore sur un marché qui a épuisé toutes les recettes, des goûts fruités à l’haleine fraîche, en passant par le miracle des dents d’une blancheur éclatante ? Métier difficile que celui de product manager pour une marque de chewing gums… L’objet n’a en effet aucune utilité, nutritive ou autre. Ce point est important, nous y reviendrons.

Pour se différencier sur un marché saturé, les producteurs de chewing gums se concentrent désormais sur le packaging, l’enveloppe qui permettra à une marque de remporter le choix du consommateur. On a ainsi vu Mentos sortir ses dragées dans une boîte de forme sphérique, censée entrer comme par magie dans le porte-gobelet de votre automobile. Bien vu…

Un autre cas intéressant, c’est celui de Stimorol, avec sa nouvelle gamme Stimorol Senses. Ici, point de dragées mais bien des bâtonnets, soigneusement emballés dans un film en papier individuel et alignés verticalement en deux rangées dans un emballage en carton dépliable.

Les cas Mentos et Stimorol naviguent a priori à contre-courant : des emballages encombrants, qui tiennent difficilement (Stimorol), voire pas du tout (Mentos) dans la poche d’une paire de jean’s. Et pourtant, ils révèlent une tendance qui mérite toute notre attention : dans les deux cas, le chewing gum se positionne comme un substitut à la cigarette, un autre bien de consommation dénué de toute forme d’utilité, mais diablement plus nocif.

Au-delà de la dépendance physique à la nicotine, on connaît toute la problématique du fumeur qui voudrait arrêter le tabac : c’est souvent du rituel associé à la cigarette qu’il est le plus difficile de se débarrasser. Mentos et Stimorol se proposent donc, avec leur volumineuse enveloppe, d’occuper le terrain de la clope. Mentos d’abord, en trônant dans le porte-gobelet de votre voiture, vous permet d’avoir toujours sous la main de la pâte à mâcher dans les embouteillages, histoire d’oublier ce vieux réflexe qui consistait à en griller une au premier feu rouge qui s’éternise. Stimorol ensuite, et ce cas est encore plus symptomatique, va un peu plus loin en proposant un paquet qui reprend lui-même les dimensions du paquet de cigarettes. Testé et approuvé par votre serviteur : la main qui fait tourner nerveusement le paquet dans la poche du blouson n’y a vu que du feu. Mieux, le paquet s’ouvre en deux comme les anciennes boîtes d’allumettes et les bâtonnets sont même légèrement collés au fond du paquet. Le petit bruit du papier qui se déchire n’est pas sans rappeler celui du paquet de cigarettes fraîchement défloré. Vue, ouïe, toucher, voilà au moins trois sens qui évoquent mon tabagisme et qui sont comblés par les StimorolSenses. Difficile de croire en un heureux concours de circonstances.

Les chewing gums vont-ils m’aider à arrêter de fumer ? Certainement pas, mais ils vont en tout cas m’aider à m’occuper les mains, autre problématique du fumeur. Reste évidemment la question de l’impact environnemental de ces emballages imposants. Ici aussi, une solution alternative existe puisque la marque Chicza propose désormais un chewing gum 100% naturel, produit selon les procédés traditionnels d’extraction du chiclé, l’ancêtre de notre pâte à mâcher, le tout dans un emballage entièrement biodégradable. Problème : le Chicza n’est distribué pour l’instant qu’au Royaume Uni.

Liens :
http://www.stimorol.be/
http://www.mentos.be/
http://www.chicza.com/